Anderson remporte une 23e Grande traversée difficile
Jean
Anderson et ses coéquipiers du Chateau Frontenac Le Soleil ont remporté la 23e
Grande traversée Casino de Charlevoix, à l'Isle-aux-Coudres. Une édition marquée
par la récupération d'équipages au milieu du fleuve.
L'équipe
de canotiers du capitaine Jean Anderson a reçu avec un étonnement heureux
l’annonce de la victoire. « On pensait que la course était finie », a lancé le
capitaine du Château Frontenac Le Soleil quelques minutes après être rentrée. «
Au retour, le courant était trop fort le long de l’île alors on a décidé de
remonter par la côte nord du fleuve. Il y avait beaucoup de glace. C’était très
long. C’est la première course de ma vie où j’arrête pisser!
»
Dans
la classe élite masculine, le Château Frontenac a devancé Chez Victor et Groupe
Desgagnés. Les trois équipes, avec Innovex, avaient choisi la trajectoire de la
rive nord, ce qui leur a permis d'être les premiers à rallier l'île. Premier à
Saint-Joseph-de-la-Rive, Groupe Desgagnés a finalement terminé 3e. Sur l'autre
rive, les difficultés se sont additionnées pour les canotiers.
Chez
les femmes, la victoire est allée à l’équipage de l’Auberge Saint-Antoine, la
seule à avoir complétée le parcours. Les autres équipes ayant pour la majorité
été gardées à Saint-Joseph-de-la-Rive et d'autres ayant été récupérées en cours
de route, notamment par le traversier.
Enfin,
dans la classe sport, quatre des 14 équipes ont complété l’épreuve. L’UQAR,
Rénovation Y. Germain et l’équipe française Veolia ont été les plus
rapide.
Si
l'édition 2013 a connu son lot d'abandons, il faut se souvenir qu'il y a deux
ans, Jean Anderson et son équipe avaient été les seuls à compléter
l'épreuve.
La
fin en traversier
Le
fleuve Saint-Laurent a rappelé samedi aux équipages de canot à glace qu’il est
un concurrent sérieux. Les conditions difficiles ont mené plusieurs équipages à
l’abandon et donné lieu à quelques « opérations de sauvetage » qui alimenteront
la légende.
Les
37 équipages de canotiers ayant pris le départ de la Grande traversée Casino de
Charlevoix samedi ont galéré ferme. 19 n’ont pas terminé la
course.
Selon
les trajectoires choisies, des équipes ont lutté contre de fortes vagues ou un
désert de glaces. « Notre course est qualifiée d’imprévisible et encore une
fois, elle garde son titre », résume la directrice générale Annie
Harvey.
Si
les vainqueurs ont bouclé le parcours de 8 km en 2 h 12, certains auront passé
un peu plus de trois heures en mer.
Quelque
200 canotiers avaient pris le départ de cet allée-retour entre le quai de
l’Isle-aux-Coudres et celui de Saint-Joseph-de-la-Rive. Débutée à l’eau claire
et s’annonçant facile, la course s’est compliquée lorsque glace et gadoue se
sont massées entre les rives, s’ajoutant au fort courant et au vent. Deux
équipages ont utilisé leur fusée d’urgence pour obtenir assistance.
« Cette
fin de course n’est pas dramatique, loin de là », déclare Mme Harvey. Son équipe
d’intervenants en place, composée des corps de pompier locaux, de l’équipe de
sauvetage en milieu marin UMA 17 et d’Héli-Charlevoix, ont fait le nécessaire
pour ramener tout le monde au bercail. « Il y a eu récupération de cinq équipes
par le traversier Joseph-Savard et le bateau de sauvetage UMA 17 en a ramené
aussi. Je remercie tout le monde d’ailleurs. On dénote quelques engelures et un
médecin s’est assuré que ça allait. La course à été difficile pour plusieurs
équipages. »
Retour en
traversier
La
capitaine de BD Paroise Saint-Thomas, Catherine Paquin, fait partie des
équipages récupérés par le traversier. « On avait choisi la bonne trajectoire,
mais le courant était trop fort. La déportation a été inévitable »,
raconte-t-elle. « À un moment, le traversier s’est arrêté. On a parlé avec eux.
Ils nous ont dit qu’il nous restait un mile pour atteindre le quai. On a décidé
d’embarquer. »
Une
« sage décision » pour une équipe qui « n’était pas en détresse. On a pris une
décision saine. La course était finie et on a décidé de couper dans les délais.
On a pris la solution facile », ajoute-t-elle en riant.
Pour
les canotiers, ce genre d’expérience fait partie du sport. « En fait, je suis
revenue souvent en traversier. Cette course, elle me joue souvent un tour »,
raconte encore cette mère de famille de quatre enfants qui canote depuis 15 ans.
« Vu de l’extérieur, c’est particulier comme situation », admet-elle, « mais le
canot à glace, c’est ça et c’est tellement le fun. C’est un monde à part, mais
ce n’est pas pour tout le monde. »
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