dimanche 17 février 2013

Dure course à Charlevoix (île aux Coudres.


Anderson remporte une 23e Grande traversée difficile


Parties à l'eau claire, les équipages ont eu du mal à revenir à l'Isle-aux-Coudres. Le vent et les courants, ainsi que les conditions de glace, ont compliqué la course.

Parties à l'eau claire, les équipages ont eu du mal à revenir à l'Isle-aux-Coudres. Le vent et les courants, ainsi que les conditions de glace, ont compliqué la course.
Photo: Brigitte Lavoie
Parties à l'eau claire, les équipages ont eu du mal à revenir à l'Isle-aux-Coudres. Le vent et les courants, ainsi que les conditions de glace, ont compliqué la course.
Photo: Brigitte Lavoie
Jean Anderson et ses coéquipiers du Chateau Frontenac Le Soleil ont remporté la 23e Grande traversée Casino de Charlevoix, à l'Isle-aux-Coudres. Une édition marquée par la récupération d'équipages au milieu du fleuve.
L'équipe de canotiers du capitaine Jean Anderson a reçu avec un étonnement heureux l’annonce de la victoire. « On pensait que la course était finie », a lancé le capitaine du Château Frontenac Le Soleil quelques minutes après être rentrée. « Au retour, le courant était trop fort le long de l’île alors on a décidé de remonter par la côte nord du fleuve. Il y avait beaucoup de glace. C’était très long. C’est la première course de ma vie où j’arrête pisser! »
Dans la classe élite masculine, le Château Frontenac a devancé Chez Victor et Groupe Desgagnés. Les trois équipes, avec Innovex, avaient choisi la trajectoire de la rive nord, ce qui leur a permis d'être les premiers à rallier l'île. Premier à Saint-Joseph-de-la-Rive, Groupe Desgagnés a finalement terminé 3e. Sur l'autre rive, les difficultés se sont additionnées pour les canotiers.
Chez les femmes, la victoire est allée à l’équipage de l’Auberge Saint-Antoine, la seule à avoir complétée le parcours. Les autres équipes ayant pour la majorité été gardées à Saint-Joseph-de-la-Rive et d'autres ayant été récupérées en cours de route, notamment par le traversier.
Enfin, dans la classe sport, quatre des 14 équipes ont complété l’épreuve. L’UQAR, Rénovation Y. Germain et l’équipe française Veolia ont été les plus rapide.
Si l'édition 2013 a connu son lot d'abandons, il faut se souvenir qu'il y a deux ans, Jean Anderson et son équipe avaient été les seuls à compléter l'épreuve.
La fin en traversier
Le fleuve Saint-Laurent a rappelé samedi aux équipages de canot à glace qu’il est un concurrent sérieux. Les conditions difficiles ont mené plusieurs équipages à l’abandon et donné lieu à quelques « opérations de sauvetage » qui alimenteront la légende.
Les 37 équipages de canotiers ayant pris le départ de la Grande traversée Casino de Charlevoix samedi ont galéré ferme. 19 n’ont pas terminé la course.
Selon les trajectoires choisies, des équipes ont lutté contre de fortes vagues ou un désert de glaces. « Notre course est qualifiée d’imprévisible et encore une fois, elle garde son titre », résume la directrice générale Annie Harvey.
Si les vainqueurs ont bouclé le parcours de 8 km en 2 h 12, certains auront passé un peu plus de trois heures en mer.
Quelque 200 canotiers avaient pris le départ de cet allée-retour entre le quai de l’Isle-aux-Coudres et celui de Saint-Joseph-de-la-Rive. Débutée à l’eau claire et s’annonçant facile, la course s’est compliquée lorsque glace et gadoue se sont massées entre les rives, s’ajoutant au fort courant et au vent. Deux équipages ont utilisé leur fusée d’urgence pour obtenir assistance.
« Cette fin de course n’est pas dramatique, loin de là », déclare Mme Harvey. Son équipe d’intervenants en place, composée des corps de pompier locaux, de l’équipe de sauvetage en milieu marin UMA 17 et d’Héli-Charlevoix, ont fait le nécessaire pour ramener tout le monde au bercail. « Il y a eu récupération de cinq équipes par le traversier Joseph-Savard et le bateau de sauvetage UMA 17 en a ramené aussi. Je remercie tout le monde d’ailleurs. On dénote quelques engelures et un médecin s’est assuré que ça allait. La course à été difficile pour plusieurs équipages. »
Retour en traversier
La capitaine de BD Paroise Saint-Thomas, Catherine Paquin, fait partie des équipages récupérés par le traversier. « On avait choisi la bonne trajectoire, mais le courant était trop fort. La déportation a été inévitable », raconte-t-elle. « À un moment, le traversier s’est arrêté. On a parlé avec eux. Ils nous ont dit qu’il nous restait un mile pour atteindre le quai. On a décidé d’embarquer. »
Une « sage décision » pour une équipe qui « n’était pas en détresse. On a pris une décision saine. La course était finie et on a décidé de couper dans les délais. On a pris la solution facile », ajoute-t-elle en riant.
Pour les canotiers, ce genre d’expérience fait partie du sport. « En fait, je suis revenue souvent en traversier. Cette course, elle me joue souvent un tour », raconte encore cette mère de famille de quatre enfants qui canote depuis 15 ans. « Vu de l’extérieur, c’est particulier comme situation », admet-elle, « mais le canot à glace, c’est ça et c’est tellement le fun. C’est un monde à part, mais ce n’est pas pour tout le monde. »

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