PRINTEMPS Ô PRINTEMPS
Quand il s'approche à pas de loup
soudainement odorant sans être
vu
l'espoir pourtant l'espoir
devient une rumeur sur la ville
nimbant d'écarlate ce qui n'a pas encore
l'éclat
des soleils qui n'en finissent plus.
C'est la démesure de la petite flaque d'eau
le ruisseau les cailloux l'herbe subversive
c'est ce qui s'en vient qui s'était en allé
avalé par des kilomètres de neige.
À grandes foulées hors les murs.
nous vacillons sous l'étonnante vague.
Ça remonte dans la gorge
avec la ferveur fulgurante
de la sève qui naît qui renaît qui
réchauffe
c'est d'or et d'eau douce c'est
d'allégresse
depuis la préhistoire les perditions
la mort inexcusable.
Une percée de mauve est là
comme le jour où l'on croyait éternels
la Terre en liesse l'humus les banquises
mauve fragile d'où jaillissent des rêves fous
à l'idée d'un champ de blé sous le
macadam.
Un frêne héroïque s'élance vers le ciel
dans l'impitoyable lumière de l'envoûtement
Anne ma sœur Anne ne vois-tu rien venir ?
Printemps ô printemps
nous ouvrons les bras à ta brûlure
le désir ne suffit pas viens oh ! viens
combler notre nostalgie bienheureuse.
Enfin l'absolue cruauté
de la morsure du froid du froid
pourra se dissoudre au nord de ton décor
les crocus les lilas le muguet advenir
excessivement
jusqu'à la lente beauté des fleurs
tardives.
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